Contexte général

Centorne. Petit village français niché sur un plateau à flanc de montagne, qui compte environ trois mille habitants. Au nord, se trouve la montagne, massive et imposante, avec ses sommets enneigés, ses grottes, les petits ruisseaux qui la dévalent, mais aussi ses pistes de ski et ses chalets, dont certains appartiennent aux habitants du village, mais où d’autres accueillent les touristes qui viennent doubler la population locale pendant l’hiver, et dont la plupart sont des habitués : la station étant petite et le village assez compliqué d’accès, elle n’est pas très connue. A l’est du village se trouve une immense forêt, à flanc de montagne, où les humains vont parfois se promener mais même dans ce cas, ils restent en bordure, jamais très loin du village. Nul ne sait ce qui se passe en son cœur, et de vieilles légendes locales qui se sont transmises de bouche à oreille depuis des dizaines de générations émerveillent et effraient à la fois les enfants, par leurs récits fantastiques, les incitants à ne pas aller dans la forêt, si bien qu’elle est encore en grande partie inexplorée. Au sud du village se trouvent les champs et les prairies : parsemés de fermes, ils descendent le long de la pente jusqu’à la vallée, située à cinq kilomètres de là. A l’est, l’à-pic du plateau sur lequel le village a été bâti au quatorzième siècle en limite l’accès.

Toutefois, ce gros bourg, bien que bloqué régulièrement par la neige et assez isolé, a plusieurs atouts, hormis la magnificence des paysages qui l’entoure : vivre parmi ses maisons construites en rondins de sapin ignifugés pour éviter qu’ils ne prennent feu est parfaitement possible. On trouve en effet un supermarché, un dispensaire pour les premiers soins, mais aussi un collège/lycée qui permet aux enfants du village de poursuivre leurs études jusqu’au baccalauréat, même s’ils doivent ensuite quitter le plateau s’ils souhaitent aller à l’université. Il existe également un café, qui a une dizaine d’ordinateurs dans un coin et permet de surfer ; au premier étage du bâtiment, une piste de danse lui permet de se transformer en boîte de nuit durant les week-ends et vacances scolaires. Bref, c’est le lieu de rencontre des générations et le siège aussi des ragots du village, où tout le monde se connaît. Enfin, il existe également un héliport, qui permet de transporter rapidement les blessés graves à l’hôpital le plus proche, et ramène le courrier une fois par semaine lorsque la rue principale du village, par laquelle on y accède, est bloquée par la neige.

Cependant, très rares sont les gens à connaître l’origine du nom de ce petit village en apparence banal : Centorne. Ou plus exactement, tous pensent que les histoires de centaures et de licornes qui ont enchanté les longues veillées d’hiver de leur enfance ne sont que des légendes. En effet, certains habitants se transforment durant la nouvelle lune, les femmes devenant des licornes et les hommes des centaures. Mais comme ils n’ont aucune envie d’être considérés comme des curiosités, ils cachent leur secret, d’autant plus facilement qu’ils ne sont plus que quelques-uns, au point qu’ils espéraient que ce qu’ils pensent être une anomalie génétique disparaîtrait avec eux. Toutefois, en cette année 2009, il va y avoir une recrudescence des métamorphoses avec les jeunes qui atteignent leur majorité. Comment se passera leur cohabitation, entre licornes et centaures, mais aussi entre anciens et nouveaux mutants ? Arriveront-ils à cacher leur secret aux humains normaux qu'ils côtoient tous les jours ?